LES ÉDITOS

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Iran, 11 février : Main tendue

10 février 2010

L’Iran vient d’annoncer l’accélération de son programme nucléaire, avec l’enrichissement de son uranium à 20%.


Voilà donc la réponse à la politique de la « main tendue ». Un chantage imposé aux démocraties, et une menace directe sur le Proche-Orient. Voilà un président, qui déclare, premièrement qu’il veut obtenir l’arme nucléaire, deuxièmement qu’il entend rayer un Etat de la carte. Ne peut-on pas établir un lien entre ces deux postulats ? Un Iran puissance nucléaire, ce ne peut pas être une hypothèse acceptable. Pour la stabilité du monde, l’impératif devient chaque jour plus vital. Lorsque, à la « main tendue », répond la provocation, c’est aux démocraties de montrer qu’elles savent faire triompher les valeurs du droit contre le chantage de la brutalité. Et l’Europe a ici un rôle à jouer dans le concert international, pour peser sur ce pouvoir cynique et manifestement aux abois.


Car il semble bien que le président de l’Iran et ses maîtres parlent d’autant plus fort à l’extérieur qu’ils se sentent fragilisés à l’intérieur. Et puisqu’il est question de main tendue, nous autres peuples libres, serions avisés de tendre nos mains vers un peuple qui se bat pour sa dignité. Vers ces centaines de milliers d’Iraniens, qui, au mépris du danger, descendent chaque jour dans les rues de Téhéran, d’Ispahan, de Qom, de Tabriz. C’est une jeunesse en lutte (les deux tiers des Iraniens ont moins de trente ans) pour les valeurs de la laïcité, de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la démocratie, en un mot de la liberté.


Les Iraniens ont rendez-vous le 11 février dans les rues de leurs villes, pour dire, ensemble, non à l’oppression, et pour brandir le drapeau de l’avenir. Une fois encore, je veux leur dire ici, ma solidarité et mon amitié.

Bertrand Delanoë

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